Aminata de Christian Grenier (Avec un peu d’amour et beaucoup de chocolat 3)

Quatrième de couverture

Emma veut devenir écrivain, mais elle a plusieurs destins...
Ici elle rate le TGV de 8h46...
Dans le train suivant, elle vient en aide à Aminata, une jeune fille noire sans-papiers, blessée et en détresse. A l'hôpital de Libourne, elles rencontrent un autre passager en duite : l'écrivain Nelson Rapur, condamné par des intégristes et qui a survécu à l'attentat du TGV précédent.
Avec l'aide du jeune Fred, Emma recueille les deux exilés. Hélas, les "Vengeurs de Dieu" veulent la peau de Rapur et ils sont à leurs trousses...

Mon avis

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Oskar de m'avoir permis de lire ce livre que j'ai bien aimé, mais c'est loin d'être un coup de coeur.

Je connais Christian Grenier avec Les enquêtes de Logicielle, qui est une série coup de coeur pour moi, du coup j'ai forcément beaucoup d'attente. Mais j'ai également lu son roman graphique Toi, Lumière de ma nuit qui est juste magnifique donc là avec Aminata, mes attentes étaient grandes et ce n'était pas totalement ce à quoi je m'attendais. Ce n'est pas mauvais mais pas transcendant même si Christian Grenier aborde ici des thématiques dures qui permettent de faire réfléchir avec une base intéressante du Et si...

Avant d'aller plus loin dans mon avis, je vais expliquer ce principe là qui dirige la série Avec un peu d’amour et beaucoup de chocolat. Cette dernière a une base commune, Emma doit prendre son train pour aller chez ses grands-parents, sauf qu'ici dans Aminata, par un contretemps, elle le rate et doit prendre le suivant ce qui va entraîner toute une réaction en chaîne. Dans les autres ouvrages de la série, L'attentat ou L'écolo, on a une autre version des faits en fonction du train qu'Emma va prendre.

J'ai beaucoup aimé ce principe et je suis du coup très curieuse de savoir ce que l'auteur réserve à Emma dans les deux autres ouvrages.

Le seul problème de ce livre qui explique pourquoi je n'ai pas été transcendée plus que ça, c'est que toute cette situation paraît assez surréaliste. Peut-être l'auteur a voulu trop en faire et du coup je n'y ai pas vraiment cru, dans la vraie vie, ça ne peut pas se passer de cette manière, ça manque de crédibilité. Et je trouve ça dommage parce que sinon l'idée de base de la série, de montrer les destins possibles, les thématiques envisagées sont excellentes et permettent une vraie réflexion, mais cela tombe un peu à l'eau avec ce côté surréaliste.

Mais bon, à côté d'une intrigue un peu tirée par les cheveux, Christian Grenier pose tout de même des questions importantes pour permettre une vraie réflexion. Il y est question notamment de religion, de liberté d'expression mais aussi d'autres choses plus dures comme le mariage forcé ou encore ce qu'on fait parfois aux jeunes filles afin qu'elles restent pures ou ne ressentent rien... Je n'en dirai pas plus mais j'ai été quelque peu refroidie en lisant ça... Du coup je m'interroge aussi sur la destination du public, (à partir de 9 ans), vu les sujets, cela me paraît bien tôt ou peut-être suis-je trop vieux jeu ?

Les personnages sont intéressants et attachants, on ne peut qu'aimer Emma, elle est très altruiste, très avenante et prévenante envers Aminata qui se retrouve dans une situation bien délicate et puis elle est intelligente et trouve plein de solutions aux différents problèmes qui se posent. Bon, peut-être un peu trop mais comme je l'ai dit, c'est assez surréaliste ou peut-être trop idéalistes ?

En bref, une lecture sympathique, qui en soi n'est pas mauvaise car l'idée de base est bonne, il y a des sujets intéressants et durs qui poussent à la réflexion. C'est juste que l'intrigue n'est pas très crédible ce qui nuit un peu à l'ensemble. Trop d'invraisemblance tue l'invraisemblance et l'imaginaire. Mais je lirai tout de même les autres livres pour voir ce qui va lui arriver d'autres si elle avait pris son train ou si elle en prenait encore un autre...

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