Grumpf !!! de Ingrid Chabbert & Julia Delarue

Quatrième de couverture

Composé comme un cahier d’écolier traditionnel, cet album relate les déboires d’un gribouillis qui se sent seul et triste. Il invite le lecteur à compléter les pages avec de la couleur afin de lui créer un environnement plus agréable.

Mon avis

Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Winioux ainsi que Gabriel Lucas de m’avoir permis de lire cet album qui m’aura bien fait sourire.

Je dois avouer que la présentation de l’ouvrage m’a rendu très curieuse et le moins que l’on puisse dire c’est qu’une fois en main, cela le devient encore plus. Grumpf est un album assez particulier et ce, pour différentes raisons.

La première est déjà le format de cet « album » qui en soi n’en est pas vraiment un. En effet, il s’agit d’un cahier d’écolier / de brouillon, tout ce qu’il y a de plus simple, souple avec des grands carreaux à l’intérieur et qui comporte 48 pages. En somme, le type de cahier que l’on a tous eu durant notre scolarité et ce, dès le CP. C’est donc un livre assez incongru que nous avons entre les mains car cela ne ressemble pas à un « livre » en soi, du moins le livre traditionnel que l’on peut posséder dans ses bibliothèques, et encore moins à un album qui bien souvent est en format relié, avec une couverture rigide. Avec Grumpf, on ne peut pas faire plus souple !


La deuxième est que c’est un livre qui nous invite à le colorier et le dessiner ce qui n’est pas sans rappeler le fameux ouvrage (qui a eu un certain succès auprès des adolescents) Saccage ce carnet, dont le principe est de le saccager, et donc le colorier, le gribouiller, le traîner par terre, bref, lui faire la misère en suivant les indications notées à chaque page. Concernant Grumpf, nous faisons la connaissance d’une sorte de gribouillis noir qui ressemble à une grosse boule raturée, qui se réveille un peu bougon. La raison ? Il n’est pas content parce qu’il est tout seul, sans couleur et autre élément autour de lui. Ainsi, il nous invite à remplir ces pages pour lui tenir compagnie. Il faut avouer que toutes ces pages vides ne demandent qu’à être remplies ! Et l’on n’a qu’une envie, sortir ses crayons, feutres ou peu importe le matériel pour rajouter des dessins de notre cru.


La troisième est que le lecteur, à cause ou grâce à ce gribouillis, se retrouve auteur de son propre livre. Celui qui lit l’ouvrage se voit confronté à cette chose qui se réveille et exige de lui de dessiner toute sorte de chose pour qu’il ne se sente plus seul. D'ailleurs, la fin de l’ouvrage nous invite même à poursuivre cette histoire pour découvrir le devenir de ce gribouillis. C’est un principe intéressant je trouve, de faire participer le lecteur – qui n’est pas nécessairement un enfant d’ailleurs, c’est pourquoi je reste dans le générique car cela peut amuser tout à fait les adultes – où il va devenir « l’auteur » en quelque sorte lorsqu’il va agir et dessiner ou écrire dans ce cahier. L’auteur et l’illustratrice laissent ainsi leur place au détriment du lecteur qui va faire vivre cette petite chose et montrer en même temps, qu’il n’est pas nécessaire de savoir « bien dessiner » pour créer quelque chose et en faire une histoire. le concept est vraiment intéressant et amusant car il permet avant tout de faire développer son imaginaire. Cela me fait fortement penser à la Ligne dans la manière d’alpaguer le dessinateur et aussi la simplicité du trait.

En bref, Grumpf est un livre surprenant de part sa forme, il ne ressemble pas à un livre et pourtant il nous propose une histoire assez atypique, celle d’une rature, un gribouillis qui n’a plus envie d’être seul et pour cela, il nous invite à redessiner son environnement. C’est un livre amusant qui développera l’imaginaire de l’enfant qui se retrouve pris à partie dans cette drôle d’histoire.


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