Deux personnages,
dont l’un semble un prince, s’engagent sur un chemin. Ils bavardent, remarquent
un papillon, une grenouille, un lièvre, un éléphant… un cavalier – tous
endormis. Pénétrant dans les faubourgs d’une ville, ils découvrent cette fois
un enfant sur une balançoire, tout un orchestre et plus loin un balayeur, deux
boxeurs, un roi et une reine – guère plus éveilles.
Nul doute, nous sommes dans l’univers étrange de La Belle au
bois dormant, sans les codes visuels habituels. Inutile de raconter le conte,
tout le monde connaît. C’est plutôt l’occasion ici de jouer avec le lecteur
(et le prince du début). Tu crois qu’ils sont morts ? Allons, tu en avais
entendu parler ! 100 ans, à ce qu’on dit ? Mais qu’attendent-ils pour se
réveiller ? Il n’y en a pas un qui ait envie que ça change… ? Et donc, un
baiser d’amour suffirait à secouer ce monde-là ? Tu y crois, toi ?
Mon avis
Je continue de vous faire découvrir des réécritures de
contes, évidemment, comme j’en lis dans le cadre de mon travail. Pour ceux qui
l’ignorent, j’ai fait une table thématique sur les contes et ses réécritures /
détournements à la librairie où je travaille. Le fait que ce soit en même temps
que la sortie de La Belle et la Bête « version
Disney en film » n’a aucune coïncidence… non aucune…
Dans Le Bois dormait
Rebecca Dautremer revisite le conte de La
Belle au bois dormant en nous proposant ici une version assez atypique
puisque nous suivons le dialogue de deux hommes se demandant bien ce que font
les différents personnages. Sont-ils morts ? Non, ils sont simplement
endormis… Mais comment les réveiller ? Cela a-t-il un lien avec la
malédiction ? Autant de questions que se posent les deux hommes pour
essayer de délivrer les personnages de leur songe.
C’est une version assez étonnante et à laquelle je ne m’attendais
pas. Le fait que ce ne soit qu’un dialogue entre ces hommes pour ensuite voir
sur la page de droite les personnages endormis. C’est assez déroutant et en même
temps surprenant car graphiquement on a quelque chose de très distincts. Et du
coup dans la narration, on ne « lit pas » la même chose si on est sur
la page de gauche ou celle de droite.
Je vous avoue que je m’attendais à une mise en place plus traditionnelle,
avec le texte en prose et des illustrations ci et là, or nous sommes loin du
compte. Cela m’a donc fortement surprise mais en même temps, cela a été une
très bonne découverte car cela change des albums que l’on peut lire d’habitude,
donc je ne vais pas m’en plaindre.
Rebecca Dautremer a un style graphique remarquable, après on
aime ou pas, mais on reconnaît bien sa patte, quel que soit le sujet abordé. Je
dois dire que je ne suis pas forcément grande fan de son travail, même si j’en
reconnais sa qualité. Mais je dois dire que Le Bois dormait est plutôt beau
visuellement. Il m’a bien plu et l’approche de cette réécriture de contes est
super intéressante.
En bref, Le Bois
dormait est un album original et intéressant. Rebecca Dautremer revisite un
conte, celui de La Belle au bois dormant
et nous propose une version unique et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle
est surprenante car l’angle de narration est loin d’être traditionnel. De quoi
passer un bon moment de lecture.
A partir de 6 ans.
Il me plairait énormément de le découvrir !!
RépondreSupprimerIl est bien sympathique :)
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