Le Roman d’Ernest et Célestine de Daniel Pennac


Quatrième de couverture

Enfin, une belle édition illustrée pour servir le texte de Daniel Pennac !
Je vais vous raconter l’histoire d’Ernest et Célestine. S’ils la racontaient eux-mêmes, on n’y comprendrait rien car Ernest et Célestine ne sont jamais d’accord. Pas étonnant, tout le monde vous le dira : un ours et une souris amis, ça ne se peut pas ! Jamais ! Scandaleux ! Absolument interdit ! Et pourtant, personne ne pourra empêcher leur amitié. Personne, vous m’entendez.
Le roman du film, où l’on apprend comment les deux héros se sont vraiment rencontrés.

Mon avis

Je connais Ernest et Célestine uniquement de noms, je n’ai jamais lu les albums mais j’étais curieuse de découvrir Le Roman d’Ernest et Célestine écrite par Daniel Pennac, auteur que je n’ai d’ailleurs jamais lu, c’était aussi le moment de le découvrir.

La première chose que l’on remarque est l’écriture de l’auteur. Ne l’ayant jamais lu, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et je dois dire qu’elle est très agréable à lire et fluide. J’ai beaucoup aimé sa manière de raconter, avec une certaine légèreté qui m’a permis de plonger en un rien de temps dans cette étonnante rencontre entre Ernest et Célestine.

La seconde est la narration. Elle est amusante et peut faire penser à un sketch. En effet, nous faisons la connaissance d’Ernest, de Célestine et de l’auteur qui va nous raconter leur histoire, présenté comme une pièce de théâtre : avec le nom de chaque « personnage » écrits au début de chaque dialogue. Et si « L’auteur » intervient c’est parce que si c’était Ernest et Célestine qui nous racontaient leur rencontre, ça partirait dans tous les sens car ils ne sont jamais d’accord.

Parfois Ernest et Célestine interviennent pour ajouter des précisions, réexpliquer et aussi prévenir que les événements à suivre sont trop horribles. Un autre « personnage » intervient également, mais je vous laisse découvrir son identité en lisant ce livre. C’est une narration amusante, comme si on était au théâtre ou tout simplement face à un conteur qui nous dévoile son récit. Cela crée une certaine dynamique qui n’est pas pour me déplaire.

Quant à leur rencontre, je dois dire qu’elle est plutôt épique et pleine de rebondissements. Je ne m’attendais pas du tout à cela. C’est drôle et en même temps quelque peu amoral parfois, après tout, ce qu’ils font n’est pas très juste quand on y réfléchit bien – Célestine veut voler des dents pour s’acquitter de sa tâche et Ernest a volé de la nourriture – et pourtant on ne peut pas vraiment leur en vouloir.

C’est une drôle d’amitié qui va se créer mais elle est sincère et très forte, malgré leur différence. Car oui, il est impensable qu’une souris puisse être l’amie d’un ours, ce sont deux espèces qui se détestent. On raconte aux souris que les ours sont méchants et affreux, qu’ils voudront les manger et les souris font peur aux ours. Deux mondes qui vivent séparés, les ours en haut, les souris en bas, deux espèces qui ne se comprennent pas et qui se détestent alors même qu’ils ne se connaissent même pas. Ils ignorent tout de l’un de l’autre, c’est sur des « on dit » et des préjugés que cette animosité s’est créée. Un sujet intéressant qui est traité là à travers cet ours et cette souris.

Des illustrations égayent le texte, ce sont celles de Benjamin Renner, l’auteur de la BD Le Grand méchant renard et il faut avouer que cela ressemble fortement à celles des albums de Gabrielle Vincent. C’est tout doux comme univers avec un côté ancien qui n’est pas déplaisant, loin de là.
En bref, Le roman d’Ernest et Célestine est une histoire toute mignonne et plaisante que j’ai pris plaisir à lire et que je vous invite vivement à découvrir. Une drôle de rencontre qui va créer une belle amitié entre un ours et une souris, chose impensable avant que ces deux-là ne se trouvent.

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